Réaction suite à l’abrogation de la possibilité d’entamer une formation par apprentissage à partir de 14 ans.
Les raisons données :
« Le nombre de 800 000 apprentis, n’a pas été atteint. Le nombre d’élèves en apprentissage n’a pas augmenté parce que ces dispositifs ne sont pas efficaces », a déclaré à l’Assemblée le ministre de l’Éducation Nationale. »
Ces dispositifs seraient inefficaces… et pourtant j’en connais de ces jeunes qui ont pu partir en apprentissage à cet âge-là et je vous rassure, il y a de très belles expériences à retenir :
– Baptiste, arrivé chez les Compagnons du Devoir à 14 ans, casquette vissée sur la tête ; aujourd’hui, à 23 ans, il est directeur (prévôt) de la Maison des Compagnons de Toulouse, responsable de 250 apprentis et gérant 5000 m² de bâtiments.
– Alexandre, arrivé chez nous à 14 ans et quelques pour réaliser un CAP chez les Compagnons et aujourd’hui navigant d’entreprise en entreprise pour se forger une solide expérience. A chaque fois, les « singes » ( chefs d’entreprises) souhaitent le garder en CDI .
Et oui, c’est aussi ça l’apprentissage à 14 ans : des beaux parcours de vie et des réussites humaines et professionnelles.
Mais effectivement, on peut dire que les dispositifs sont inefficaces, car il faut une réelle motivation de tous les acteurs de l’apprentissage, pour « embaucher » un jeune de 14 ans (des parents, du jeune et du chef d’entreprise). Les démarches sont laborieuses et complexes et nous ne sommes pas très épaulés par l’Education Nationale.
Ne nous voilons pas la face, nous sommes encore dans le schéma de pensée que le travail manuel, c’est bien… mais pas pour mes enfants !
Autre raison données à cette abrogation :
– «Cette mesure était très difficile à mettre en œuvre»
«La législation qui encadre l’utilisation de machines estimées dangereuses est très stricte pour les mineurs, ce qui est un repoussoir pour les entreprises.»
Pourtant l’apprentissage, c’est bien instruire nos jeunes, leur donner les moyens d’être intelligent et leur transmettre de la culture (culture d’un métier, culture de l’entreprise, culture de l’autonomie)… cette transmission leur donne les clés pour ouvrir beaucoup de portes!
Voyons la définition de l’instruction :
1. « de former l’esprit, d’enseigner, de transmettre des connaissances à quelqu’un. » :
– c’est tout à fait notre objectif de maître d’apprentissage.
2. « L’instruction désigne le contenu des connaissances, des notions, des savoirs élémentaires et des savoir-faire enseignés, qui permettent à un enfant d’accéder à la vie adulte » :
– un gamin qui découvre la vie active à 14 ans touche un salaire, lui permettant d’acquérir une petite autonomie financière. Nous lui faisons comprendre qu’il fait partie d’une équipe, d’une entreprise ; si il ne se présente pas à l’embauche, c’est toute l’équipe qui sera déstructurée et qui n’avancera pas dans son travail. Il fait partie d’un tout et est un éléments de celui-ci : n’est-ce pas une belle prise de conscience, une belle accession à la vie adulte.
3. L’instruction est aussi l’action de suivre cet enseignement.Synonymes : apprentissage, formation ».
– Eh bien oui, l’alternance c’est de l’apprentissage, la formation d’un savoir-faire, d’un s’avoir-être, applicable à notre métier que nous lui apprenons, mais également principe pour son parcours de vie.
Définition de l’instruction tirée de http://www.toupie.org/Dictionnaire/Instruction.htm
Avant de supprimer des mesures, remettons-nous en question ! De mon point de vue, la grosse lacune du système de l’apprentissage est l’accès à l’information, à la culture générale. Quand vous êtes dans le circuit scolaire classique et valorisé par notre société (lycée, fac …), vous avez la matière pour l’obtenir ; on vous fournit de belles salles avec des enseignants, des chercheurs pouvant vous transmettre un savoir.
Or, quand vous prenez la voie de l’apprentissage, on va vous donner goût et la soif d’apprendre. Enfin, vous comprenez le sens de matières auparavant purement intellectuelles (par exemple en charpente, la trigonométrie devient un jeu d’enfant, car, pour faire une charpente on l’utilise tous les jours.). Le Faire donne sens. Par contre, une fois que vous avez le métier dans le sang et que vous avez soif d’apprendre, là, vous allez rencontrer un mur, car très peu de portes ( gratuites) vous sont ouvertures pour progresser et vous ouvrir à une instruction et une culture générale (en dehors de votre métier).
La seule solution aujourd’hui est de travailler personnellement (livres, visites , rencontres, échanges…) comme j’ai eu la chance de faire .
N’y aurait-il pas des mesures à prendre pour ouvrir plus facilement cet accès au savoir ? Comment ? Je n’ai pas de réponse dans l’immédiat, mais nous aurions tout intérêt à permettre à des jeune d’apprendre un métier si ils sont motivés (attention, nous ne parlons pas de voix de garage, soyons clairs !), et de leur donner la possibilité et les outils pour avancer dans leur connaissance (sans la cloisonner uniquement au métier).
Bien sûr, certains pourront me reprocher d’aller au plus court, sans prendre en compte l’ensemble des paramètres : le manque de maturité des jeunes, leur fragilité physique… et vous pensez que ne plus faire de sport, passer de plus en plus de temps devant le PC, n’a pas des conséquence sur la santé physique et mentale ?
J’espère que nous sommes nombreux à penser dans le même sens, pour valoriser les métiers manuels, valoriser l’apprentissage de tous les savoirs, sans distinction et dans le respect de tous.
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