La toiture végétalisée… quelle idée de vouloir végétaliser une toiture! On n’a pas l’habitude dans le coin. Et pourtant, ce n’est pas si absurde. Car il y a un vrai intérêt écologique et sanitaire:
- Le matériau utilisé est végétal, donc cela crée un puits à carbone (diminution du CO2)
- Elle permet de créer une biodiversité, inexistante sur les autres types de couverture.
- Elle permet de récupérer une partie de la surface naturelle perdue, à cause de l’occupation du sol par le bâtiment, par les espaces verts planté sur la toiture.
- Elle permet dans les grandes villes la rétention d’eau évitant ainsi d’engorger les égouts des villes.
- Elle amène un air de meilleure qualité, car la végétation fixe les pollens et autres polluants.
Un intérêt constructif :
- Rajout d’une isolation hivernale supplémentaire
- Rajout surtout d’un confort estival imbattable.
- Isolation phonique intéressante (à l’intérieur et à l’extérieur de la construction).
Un intérêt architectural :
- Facile de mise en œuvre en ville où les toitures sont de plus en plus plates
- Une intégration paysagère discrète
- Et puis, c’est joli tout simplement…
Les contraintes :
- Un poids beaucoup plus important (principalement du fait de la rétention d’eau)
- Utilisation d’une membrane PVC ou EPDM ayant des écobilans mauvais.
- Limitation dans la pente de toiture souvent de 3 a 10 %, maximum 35 %
- Trouver des entreprise spécialisées dans ce type de couverture.
- Un prix encore plus élevé que d’autre types de couverture.
La mise en œuvre :
L’exemple donné ci-dessous n’est pas à prendre à la lettre.
Contexte : il s’agit d’une annexe de construction, n’ayant pas les même contraintes et fonctions qu’une maison d’habitation. La maçonnerie ancienne est capable de supporter la charge sans affaissement; la charpente a été prévue pour reprendre les charges de toiture .
Pose de panneaux OSB rainure languette épaisseur 22 mm, les panneaux sont vissés (attention être attentif qu’aucune tête de vis de dépasse)
J’ai voulu créer une lame d’air entre la toiture végétalisée et notre isolation.
Donc sur l’OSB nous avons posé un pare pluie puis un contre liteaunage d’un épaisseur de 45mm afin d’aménager une lame d’air.
Puis nous avons posé un OSB de 18 mm en rainure languette avec des pointes crantées (sans tête qui dépasse).
Nous avons ensuite posé la gouttière, puis monté la membrane EPDM sur le toit (attention la manipulation est difficile car très lourde).
Il est conseillé de la laisser quelques minutes étalée sur la toiture, afin qu’elle se détende (il ne faut pas la stresser!).
Puis préparer le collage sur les panneaux OSB et sur la membrane
Et ensuite appliquer la membrane en étant vigilant de ne pas faire de plis ( c’est une action difficile)
Une fois posée en attente les rives ( mais la membrane recouvre l’acrotère) et la jonction avec le bâtiment existant.
Nous avons une pente importante (20°) il faut donc prévoir une retenue pour le substrat afin d’éviter qu’à la première averse, tout se retrouve dans la gouttière
Il s’agit de liteau posé dans le sens de la pente et repris en haut de pente par des équerres métalliques, puis sur ceci un liteau nage qui retient la terre (rectangle environ 80/60 cm).
Grille percée pour retenir le substrat mais permettre à l’eau de s’écouler.
Pose du substrat (au télescopique, c’est très pratique), il s’agit d’un mélange de 50% de terre végétale et de 50 % de pouzzolane, mélangé de façon homogène. L’épaisseur est d’environ 6 cm .
Attention!!! Il faut prévoir la pose d’un feutre anti racine entre la membrane Epdm, les tasseaux et le substrat afin d’éviter que le poinçonnement de la pouzzolane et les racines puisse dégrader la membrane.
Et ensuite on plante, mais je n’ai pas encore de photos, nous allons attendre le printemps.
Lien utile avec une vidéo et des fiches de conseils de pose: http://www.firestonerubbercover.com/en/home.aspx
Est-ce que cette lame d’air est indispensable ?
Je comprends que son intérêt est de pouvoir évacuer l’eau qui serait passée à travers le complexe d’isolation depuis l’intérieur des pièces, et qui va condenser sous l’EPDM froid en hiver.
Sans cet espace et l’écoulement sur le pare pluie, l’eau reste piégée dans l’OSB et la charpente.
Je suppose que cela doit pouvoir se calculer, et en fonction des flux de vapeur en fonction de l’usage des pièces et de la température extérieure, on peut sans doute tolérer dans certains cas une accumulation temporaire d’humidité dans l’OSB sous l’EPDM.
Pour une toiture végétale, le problème n’est d’ailleurs pas le fait d’avoir « seulement » quelques centimètres d’espace pour cette lame d’air mais cela implique surtout un film pare-pluie et une paroi d’OSB supplémentaire.
Est-ce que l’utilisation d’un film PV variable (Intello ou Vario Duplex) côté intérieur des pièces permet de s’affranchir de cet espace ? Est-ce qu’il y a des alternatives en matériaux naturel à ces pare-vapeur variables, c’est à dire des matériaux qui se ferment à la vapeur lorsqu’ils sont froids et s’ouvrent lorsqu’ils sont chauds ?
Bonjour,
j’ai lu votre article et me demandais comment la toiture a évoluée depuis lors…
avez vous des photos récentes?